Techniques de codage
sur
fibre optique
ou
paire torsadée

  1.2 Les codages

Pour l’ensemble des différents codes décrits, nous prendrons la même suite binaire afin de permettre la comparaison : 1 0 0 0 0 1 0 1 1 1 1

Accueil

Sujet
Introduction

1 - Les techniques de base
1.1 - Notions de base et rappels

1.2 - Les codages
1.2.1 Codage NRZ 
1.2.2 Codage NRZI 
1.2.3 Codage MLT3
1.2.4 Codage 2B1Q
1.2.5 Codage Manchester
1.2.6 Codage Manchester différentiel
1.2.7 Codage bipolaire ou AMI 
1.2.8 Codage HDBn ou BnZS 
1.2.9 Codage nB/mB

1.3 - Les modulations de base
1.3.1 Modulation de fréquence (FSK)
1.3.2 Modulation de phase (PSK)
1.3.3 Modulation d'amplitude (ASK)
1.3.4 Modulation QAM

2 - Les techniques de multiplexage et de modulation avancées
2.1 - Les multiplexages
2.1.1 Multiplexage FDM
2.1.2 Multiplexage TDM
2.1.3 Multiplexage WDM/DWDM

2.2 - Les techniques de modulation avancées
2.2.1 Modulation DMT
2.2.2 Modulation CAP
2.2.3 Modulation DWMT

3 - Paire torsadée - Fibre optique

Bibliographie

 
1.2.1 Codage NRZ (Non Return to Zero)

Principe : très proche du codage binaire de base, il code un 1 par +V, un 0 par -V

Le codage NRZ améliore légèrement le codage binaire de base en augmentant la différence d’amplitude du signal entre les 0 et les 1. Toutefois les longues séries de bits identiques (0 ou 1) provoquent un signal sans transition pendant une longue période de temps, ce qui peut engendrer une perte de synchronisation.

Le débit maximum théorique est le double de la fréquence utilisée pour le signal : on transmet deux bits pour un hertz.

1.2.2 Codage NRZI (Non Return to Zero Inverted)

Utilisation : Fast Ethernet (100BaseFX), FDDI

Principe : on produit une transition du signal pour chaque 1, pas de transition pour les 0.

Avec le codage NRZI, on voit que la transmission de longues séries de 0 provoque un signal sans transition sur une longue période. Le débit binaire est le double de la fréquence maximale du signal : on transmet deux bits pour un hertz.

1.2.3 Codage MLT3

Utilisation : Fast Ethernet (100BaseTX, 100BaseT4), ATM,

Principe : Dans ce codage, seuls les 1 font changer le signal d’état. Les 0 sont codés en conservant la valeur précédemment transmise. Les 1 sont codés successivement sur trois états : +V, 0 et –V.

Le principal avantage du codage MLT3 est de diminuer fortement la fréquence nécessaire pour un débit donné grâce à l’utilisation de 3 états. Pour 100Mbps de débit, une fréquence maximale du signal de 25Mhz seulement est atteinte.

Les longues séquences de 0 peuvent entraîner une perte ou un déphasage de l’horloge du récepteur.

1.2.4 Codage 2B1Q

Utilisation : RNIS/ISDN, HDSL

Principe : Le code 2B1Q fait correspondre à un groupe de deux éléments un créneau de tension dit symbole quaternaire pouvant endosser quatre valeurs différentes suivant la table ci-dessous :

Table de codage2B1Q [Int7]

Les données sont donc transmises à deux fois la fréquence du signal.

1.2.5 Codage Manchester

 

Utilisation : Ethernet 10Base5, 10Base2, 10BaseT, 10BaseFL

Principe : dans le codage Manchester, l’idée de base est de provoquer une transition du signal pour chaque bit transmis. Un 1 est représenté par le passage de +V à –V, un 0 est représenté par le passage de -V à +V.

La synchronisation des échanges entre émetteur et récepteur est toujours assurée, même lors de l’envoi de longues séries de 0 ou de 1. Par ailleurs, un bit 0 ou 1 étant caractérisé par une transition du signal et non par un état comme dans les autres codages, il est très peu sensible aux erreurs de transmission. La présence de parasites peut endommager le signal et le rendre incompréhensible par le récepteur, mais ne peut pas transformer accidentellement un 0 en 1 ou inversement.

Toutefois, le codage Manchester présente un inconvénient : il nécessite un débit sur le canal de transmission deux fois plus élevé que le codage binaire. Pour 10 Mbit/s transmis, on a besoin d’une fréquence à 10 Mhz. [Int1]

Ceci le rend difficilement utilisable pour des débits plus élevés. L’utilisation de ce codage pour une transmission à 1 Gbit/s nécessiterait une fréquence maximale du signal de 1 Ghz, ce qui est incompatible avec les possibilités des câblages actuels ainsi qu’avec les normes sur les compatibilités électromagnétiques. Plus la fréquence du signal est élevée, plus les phénomènes de paradiaphonie pouvant perturber les installations avoisinantes du câble sont sensibles. Les normes ISO 11801 et EN 50173 fixent entre autres les règles de compatibilité électromagnétiques (EMC : Electro Magnetic Compatibility).

 

1.2.6 Codage Manchester différentiel

 

Utilisation : Token Ring

Principe : c’est la présence ou l’absence de transition au début de l’intervalle du signal d’horloge qui réalise le codage. Un 1 est codé par l’absence de transition, un 0 est codé par une transition au début du cycle d’horloge.

A noter la présence de deux symboles particuliers : J et K. Ils sont codés par +V et –V sur toute la durée d’un cycle d’horloge. Ils ont pour but de marquer le début et la fin d’une trame

Le codage présente le même inconvénient que le codage Manchester : nécessite une fréquence égale à celle du débit utile. Il présente par contre un avantage : ce sont les transitions du signal et non pas ses états qui représentent les bits transmis, il est donc insensible aux inversions de fils dans le câblage.

 

1.2.7 Codage bipolaire ou AMI (Alternate Mark Inversion)

 

Utilisation : Lignes DS1/T1

Principe : Les 0 sont représentés par des potentiels nuls, les 1 par +V et –V en alternance.

Ici encore, il peut y avoir de longues séquences sans potentiel et donc perte de synchronisation.

 

1.2.8 Codage HDBn (Haute Densité Binaire d'ordre n) ou
         BnZs (Bipolar with n Zero Substitution)

 

Utilisation : HDB3 : E1, E3 ; B8ZS : T1 ; B3ZS : T3

Principe : le principe de base est le même que pour le codage bipolaire, mais pour éviter une trop longue série de 0, on introduit un bit supplémentaire au signal pour terminer une série de n 0 consécutifs. Ce bit supplémentaire est de même phase que le dernier 1 transmis pour pouvoir l’identifier, afin qu’il ne soit pas pris en compte dans l’information transmise.

 

1.2.9 Codage nB/mB

 

Utilisation : 4B/5B : Fast Ethernet ; 8B/10B :Gigabit Ethernet

Principe : Il s’agit d’un codage par bloc. On utilise une table de transcodage pour coder un groupe de n bits en m bits, avec m < n. Ce codage ne définit pas la mise en ligne des bits. On utilise généralement pour cela un codage de type NRZI ou MLT3.

 

La suite binaire 1 0 0 0 0 1 0 1 1 1 1 précédemment utilisée va être découpée en groupes de 4 bits. La table de transcodage ci-dessous permet de transformer chaque groupe de 4 bits en groupe de 5 bits.

La suite à transmettre ne comporte pas plus de deux 0 consécutifs, ce qui la rend plus facile à transmettre un fois codée en NRZI ou MLT3.

Table de transcodage 4B5B [Int2]

Ce type de codage apporte la garantie de ne pas avoir à transmettre plus de deux 0 successifs. Les caractères spéciaux, hors données utiles, peuvent trouver leur place dans la table de transcodage sans nécessiter un état spécial du signal comme dans les codages Manchester.

Le codage 4B5B augmente la fréquence du signal. Par exemple 125Mhz pour 100Mbps. Associé à un codage de type NRZI, on obtient dans le cas du Fast Ethernet (100BaseFX) une fréquence de 62.5Mhz. Avec un codage MLT3, la fréquence du signal tombe à 31.25Mhz pour le Fast Ethernet 100BaseTX.

Par ailleurs ce type de codage laisse un nombre important de mots de 5 bits inutilisés. Même en éliminant les groupes pouvant poser des problèmes de transmission comme 00000 par exemple, il reste des mots pouvant être utilisés pour le contrôle de la transmission ou d’autres fonctions comme début ou fin de paquet par exemple. [Int3]